« Je me suis mis au travail sur le plan de mon roman, et tout va très bien. Je crois que je vais écrire un livre férocement gai. »
Lettre à Henry Céard, [février 1881 ?]

« Je fais mes trois petites pages par jour, ce qui est mon train-train habituel. »
Lettre à Henry Céard, 24 juin 1881.

« Je travaille toujours dans un bon équilibre. Mon roman n’est décidément qu’une besogne de précision et de netteté ; aucun air de bravoure, pas le moindre régal lyrique. Je n’y goûte pas de chaudes satisfactions, mais il m’amuse comme une mécanique aux mille rouages dont il s’agit de régler la marche avec un soin méticuleux. Je me pose cette question : quand on croit avoir la passion, est-ce bien adroit de la refuser ou même de la contenir ? Si un de mes livres reste, ce sera à coup sûr le plus passionné. Enfin, il faut varier sa note et essayer de tout. Tout ceci est simplement histoire de s’éplucher le cerveau ; car je le répète, je suis très satisfait de Pot-Bouille, que j’appelle mon Éducation sentimentale. »
Lettre à Henry Céard, 24 août 1881.

« Je demande de Pot-Bouille trente mille francs, que je toucherai en trois paiements : dix mille francs au premier jour de la publication, dix mille francs au milieu et dix mille francs à la fin. Pot-Bouille aura à peu près la longueur de Nana, c’est-à-dire soixante feuilletons d’environ trois cent lignes chacun. […] J’aurai une liberté littéraire absolue. »
Lettre à Élie de Cyon, directeur du Gaulois, [22 octobre 1881].

« Pas une page, pas une ligne de Pot-Bouille n’a été écrite par moi sans que ma volonté fût d’y mettre une intention morale. C’est sans doute une œuvre cruelle, mais c’est plus encore une œuvre morale, au sens vrai et philosophique du mot. »
Lettre à Élie de Cyon, 9 février 1882.

« Mme Hédouin n’est pas très distinguée. C’est une marchande que j’ai fait parler avec une simplicité voulue. Votre continuelle erreur est d’incarner tous mes bourgeois dans le type unique que vous vous faites d’une bourgeoisie raffinée (la vôtre), tandis que ma bourgeoisie, à moi, part du peuple, passe par le commerce et l’administration, pour arriver au professions libérales. […] Si vous voulez, mon roman prend parfois un ton aigu de satire ; si vous le voulez encore, l’accumulation des faits en un même cadre lui donne souvent une intensité que le train-train réel de la vie n’a pas. Mais quant à la vérité des documents pris en eux-mêmes, elle n’est pas attaquable, et vous avez trop vécu pour ne pas avoir coudoyé de pires aventures. »
Lettre à Henry Fouquier, 26 avril 1882.

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