« J’ai besoin, pour mon prochain bouquin, de notes sur les marchands de tableaux et sur les amateurs, et j’ai songé à vous. J’arriverai avec du papier et un crayon, comme le dernier des reporters. Voulez-vous ? »
Lettre à Antoine Guillemet, 20 avril 1885.

« Germinal m’a laissé réellement fatigué et souffrant… Voilà pourquoi je veux écrire un roman en demi-teinte, un roman n’exigeant pas un grand effort, un roman dans le genre de La Joie de vivre ou Une page d’amour. Pour l’instant, L’œuvre est le titre choisi, mais ce titre ne sera pas définitif, n’étant pas assez bon. »
Entretien avec Eça de Queiroz, A Illustraçao, 5 juin 1885.

« Vers la fin de mon roman, je dirai simplement un mot de la génération actuelle, des peintres à l’hôtel, opposés aux artistes passionnés et pauvres de ma jeunesse, mais ce n’est là qu’une note. Le drame est ailleurs, dans le combat d’un génie incomplet avec la nature, dans la lutte d’une femme contre l’art. »
Lettre à Charles Chincholle, 6 juin 1885.

« Il s’agit cette fois d’un livre plus intime que Germinal. Je veux y étudier comment pousse, comment réussit ou comment avorte une œuvre d’art. Le drame est un drame de passion dans le milieu littéraire et artistique. C’est toute ma jeunesse que je raconterai, j’y mettrai tous mes amis, je m’y mettrai moi-même. En outre vous pouvez affirmer que le livre n’aura aucune des crudités de Germinal. Je vous donne l’assurance formelle qu’il ne contiendra aucun passage susceptible d’effaroucher le public. »
Lettre à un destinataire inconnu, 23 septembre 1885.

« Je me suis mis en retard Je ne touche pas à la fin de mon bouquin, j’en suis à peine à la moitié ! N’importe, la publication commencera dans le Gil Blas le 26 décembre, et il faudra que je mette les séances doubles. »
Lettre à J.-K. Huysmans, 13 novembre 1885.

« Quant au titre, L’Œuvre, prenez-le dans la plus large acception : l’œuvre de création humaine, aussi bien l’œuvre de l’écrivain que l’œuvre du peintre, enfin tout ce que nous pouvons créer dans l’œuvre de l’esprit. »
Lettre à Ernst Ziegler, 5 décembre 1885.

« J’ai trop travaillé, je travaille encore trop, cloîtré ici pour deux mois, par la fin de ce roman dont on vient de commencer la publication plus tôt que je ne le voulais. Il n’y a pas de supplice pareil, à entendre un feuilleton galoper derrière vous et toujours menacer de vous rattraper. »
Lettre à Hector Giacomelli, 1er janvier 1886.

« Le début de L’Œuvre est daté par l’Exposition des refusés, qui eut lieu en 63, date restée célèbre dans le monde des peintres. Donc, le premier chapitre est en juillet 62. Quant au dénouement, il est daté par la mort de l’enfant, âgé de douze ans : conception en mai 63, naissance en février 1864, mort en 76 ; et fin du roman dans l’hiver de la même année. – Du reste, au courant des chapitres, les années sont indiquées presque une par une. – La seule vérité est que, pour des raisons trop longues à vous expliquer, j’ai dû, comme dans presque tous les romans de la série, hélas ! précipiter les événements et les entasser les uns sur les autres. »
Lettre à Ludovic Halévy, 7 avril 1886.

Fermer le menu