Cheval du chasseur d’Afrique Prosper Sambuc. Souffre d’une telle faim à Sedan qu’il allonge le cou pour manger les planches d’un fourgon stationnant contre le trottoir ; ses grosses dents font un bruit de râpe contre le bois. Sur le plateau d’Illy, Zéphir, aussi abruti que son maître, est éreinté du bête de métier qu’on lui fait faire, depuis si longtemps. Dans les charges successives de la division Margueritte, une blessure à l’oreille l’affole. Puis, à la quatrième reprise, atteint d’une balle en plein poitrail, il s’abat, écrasant sous lui la hanche droite de son cavalier. Resté mourant pendant des heures, il rouvre les yeux quand Prosper, revenu de son évanouissement, l’appelle avec douceur et lui dit adieu. Il a alors une secousse qui permet à son maître de se dégager, et Zéphir meurt, ayant dans les yeux de grosses larmes.
(La Débâcle)