FICHE PERSONNAGE
« 35 ans en 60. – Une grande fille avec des mains d’homme et une figure de gendarme. Pas d’aigreur et pas bavarde, très propre mais s’abandonnant parfois. Bonne pour les gros travaux, mais brutale quand elle veut soigner Chanteau : c’est elle qui le soigne. On l’a amenée de Caen, on tient à elle, parce qu’elle suffit pour tout, soigne même le petit jardin, où elle bêche, a quelques poules, engraisse un cochon, etc. – Croyante, mais allant à l’église quand elle a le temps. Bon sens paysan.
D’abord contre Pauline, puis se mettant à l’aimer avec passion. C’est tout le mouvement de son caractère. Et alors contre madame Chanteau. A vu naître Lazare et le traite en gamin, toujours.
Il faut que son suicide n’ait aucune raison. On la trouve pendue derrière une porte. Difficulté avec le curé. Opinion du médecin.
C’est elle qui apporte les histoires du village. »
Documents préparatoires de La Joie de vivre, NAF 10311, f° 244.
BIOGRAPHIE
Servante des Chanteau. Entrée chez eux à l’âge de quinze ans. Grande fille avec des mains d’homme et une face de gendarme, joues à peau rude. Fantasque et violente, d’un naturel jaloux, toujours furieuse contre quelqu’un, Véronique a pour ses maîtres un dévouement de bête de somme. Lors de l’arrivée de Pauline Quenu, elle est dans la maison depuis vingt ans. D’abord hostile à la nouvelle venue, pleine de colère contre l’intruse, elle se laisse prendre peu à peu par le charme de l’enfant, voit les manigances dont Pauline est l’objet, se révolte contre l’égoïsme des Chanteau et dénonce enfin à la jeune fille leurs basses manœuvres. Puis, à la mort de madame Chanteau, une nouvelle révolution s’opère en elle ; le retour de Louise, son mariage avec Lazare, la naissance du petit Paul, les sacrifices continus de Pauline, auxquels Véronique ne peut rien comprendre, achèvent de la détraquer, elle finit dans son désarroi par se pendre à un poirier, dans le fond du jardin.
(La Joie de vivre)