FICHE PERSONNAGE

« Un avorton, petit et mal fait (Krest). Jaune, les cheveux jaunes et rares, la barbe clairsemée, sans un poil aux joues, les membres grêles, la voix aiguë, tête d’oiseau, dents mauvaises, longues mains pauvres de singe. Zézayant.

Lui, a terminé ses études et a été reçu bachelier. Il a tout tenté, a commencé son droit, puis a tâté de l’industrie chez un fondeur, a été employé au Mont-de-piété, s’est occupé de photographie, croit avoir trouvé une invention pour faire marcher les voitures toutes seules, finalement dit qu’il travaille chez lui à des travaux de statistiques et place des pianos-flûtes pour un ami qui les a inventés. – Finira comme son père en faisant des fiches.

Quinteux, rageur, malade, une peur atroce de la mort, toussant et voulant qu’on le plaigne.

Incapable comme intelligence et comme époux, petit, laid, grincheux, toujours geignant, pleurant, malade, ne connaissant que deux choses, repos et sommeil.

Haine féroce entre les deux époux. La femme s’aperçoit qu’on l’a mariée à un imbécile. »

Documents préparatoires de Pot-Bouille, NAF 10321, f° 264-265.

BIOGRAPHIE

Second fils du notaire. Mari de Valérie Loubette. Avorton aux cheveux jaunes, à la barbe clairsemée. Dès vingt-huit ans, c’est un petit vieux secoué par des quintes de toux et de rage. Il a tâté une douzaine de métiers, commencé son droit, tenté l’industrie chez un fondeur, essayé de l’administration dans les bureaux du Mont-de-Piété, s’est occupé de photographie, a cru avoir trouvé une invention pour faire marcher les voitures toutes seules ; enfin il place par gentillesse des pianos-flûtes, invention d’un de ses amis. Avec ses membres grêles, sa face de fille ratée, toussant et crachant, grelottant la fièvre, vivant dans la rage éplorée de son impuissance, il hait sa femme, dont les nerfs le tuent. Trompé par elle, il s’agite en fureurs ridicules, se laisse vite convaincre d’erreur et termine sa courte révolte en demandant pardon. C’est un pauvre caractère. Devant son père mort d’une attaque, il s’émeut en pensant qu’il mourra peut-être de la même maladie. Les malheurs conjugaux de son frère Auguste lui inspirent une commisération ou perce la gaieté : il est enchanté de n’être plus le seul homme ridicule de la famille. Fâché avec les Duveyrier qui ont mal agi dans des affaires de succession, il se réconcilie avec eux lorsqu’il comprend que son intérêt n’est pas de bouder davantage.

(Pot-Bouille)

Fermer le menu