Femme d’Aristide Rougon, dit Saccard. Mère de Maxime et de Clotilde. Mariée en 1836, c’est une blonde molle et placide, avec un goût prononcé pour les toilettes voyantes ; elle a un appétit formidable, très curieux chez une créature aussi frêle. Elle adore les romans, raffole des histoires de nourrice, se fait faire les cartes et consulte volontiers les somnambules. Dominée par son mari, Angèle vit très effacée et meurt presque de faim pendant quelque temps. Après le coup d’état, Aristide l’emmène à Paris. (La Fortune des Rougon)

Son mari l’installe dans un étroit logement de la rue Saint-Jacques, comme un meuble gênant dont il a hâte de se débarrasser. Elle vit là, entre sa chère fillette Clotilde et son mari, acceptant la misère avec la mollesse d’une femme chlorotique. Au moment où elle va devenir une gêne insurmontable pour Aristide, elle est emportée par un chaud et froid. Pendant qu’elle râle, Sidonie Rougon, pressée d’agir, maquignonne déjà avec Aristide un second mariage ; leur honteuse négociation, surprise par Angèle, emplit d’épouvante cette nature inoffensive, qui entrevoit à la dernière heure les infamies de ce monde et n’a d’ailleurs que des pensées de pardon.

(La Curée)

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