LE VENTRE DE PARIS

Fille de comptoir chez Lebigre. Petite femme blonde très douce, très soumise, poussant la soumission fort loin avec le patron. C’est elle qui sert les clients du cabinet vitré, les membres du groupe Gavard. Elle entre, elle sort, de son air humble et heureux, au milieu des plus orageuses discussions politiques. Lorsque Lebigre recherche la main de la belle Normande, c’est par Rose qu’il envoie tous les dimanches aux Méhudin une bouteille de liqueur. Et Rose se trouve chaque fois chargée pour la Normande d’un compliment qu’elle répète d’un air soumis, pas du tout ennuyé.

LA CONQUÊTE DE PLASSANS

Vieille servante des Mouret, à Plassans. Bougon et dévote, elle admire l’abbé Faujas et applaudit à l’évolution de Marthe, livrée à des pratiques religieuses qui lui feront peu à peu déserter le logis. Rose devient maîtresse de la maison, s’entend à merveille avec la mère de l’abbé, puis avec Olympe Faujas et, de libre allure, elle morigène François Mouret, allant bientôt jusqu’à le bousculer et contribuant pour une bonne part à la déchéance mentale de ce malheureux.

LA FAUTE DE L’ABBÉ MOURET

Petite paysanne des Artaud, sœur cadette de Lisa. Elle se moque des timidités de l’abbé Mouret, qui n’ose rien lui dire à confesse.

GERMINAL

Femme de chambre de madame Hennebeau. L’émeute de Montsou la laisse très gaie, elle est du pays, elle connaît les mineurs, elle assure qu’ils ne sont pas méchants.

LA DÉBÂCLE

Fille du concierge de la sous-préfecture, à Sedan. Petite blonde, à l’air délicat et joli. Travaille à la fabrique Delaherche. Le 31 août et le 1er septembre 1870, pendant que l’armée succombe sous le fer, elle assiste aux va-et-vient des officiers de l’état-major général. Son impression est qu’ils ont tous l’air d’être fous, toujours du monde qui arrive, et les portes qui battent, et des gens qui se fâchent, et d’autres qui pleurent, et un vrai pillage dans la maison, les chefs buvant aux bouteilles, couchant dans les lits avec leurs bottes. Le maréchal de Mac-Mahon a bien dormi, tandis que l’empereur, souffrant de son affreuse maladie, gémissait toute la nuit, criant à vous faire dresser les cheveux sur la tète ; de tout ce monde, d’ailleurs, c’est encore lui le plus gentil et qui tient le moins de place, dans le coin où il se cache pour crier. Le matin du 1er, avant de partir vers les avant-postes, il s’est fait peindre la figure, pour ne pas promener, parmi son armée, l’effroi de son masque blême, décomposé par la souffrance, au nez aminci, aux yeux troubles. Dans l’après-midi, Rose l’a vu sortir encore et aller sous les obus, jusqu’au pont de Meuse, puis lentement revenir, en fataliste résigné qui comprend que son destin lui refuse la mort d’un soldat. Et lorsque Napoléon III, sous le coup du sort qui brise et emporte sa fortune, réclame un armistice pour mettre fin à l’égorgement, c’est la jeune fille qui fournit une nappe à l’officier chargé de hisser le drapeau blanc.

Dans le trouble général, Rose est restée d’une fraîcheur gaie, avec ses cheveux fins, ses yeux clairs d’enfant qui s’agite, au milieu de ces abominations, sans trop les comprendre. Elle voit le tumulte causé par l’annonce de la capitulation, des officiers arrachant leurs épaulettes et pleurant comme des enfants, un vieux sergent frappé de folie subite et traitant les chefs de lâches, des cuirassiers jetant leur sabre à l’eau, des artilleurs précipitant le mécanisme de leurs mitrailleuses au fond des égouts, certains enterrant ou brûlant des drapeaux, beaucoup semblant hébétés, d’autres, le plus grand nombre ayant des yeux qui rient d’aise, un allégement ravi de toute leur personne, devant le bout de leur misère, après tant de jours où ils ont souffert de trop marcher et de ne pas manger.

LE DOCTEUR PASCAL

Nièce du coiffeur d’Aristide Saccard. Petite jeune fille de dix-huit ans, très blonde, l’air candide. Saccard l’a placée auprès de son fils malade, Maxime, avec mission de lui donner des soins, mais, en réalité, pour enlever à l’ataxique le reste de ses moelles. Quand elle aura réussi, Aristide la payera d’un tant pour cent généreux.

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