Un lapin familier, appartenant aux Rasseneur, une grosse mère toujours pleine, qui vit lâchée en liberté, dans la maison. Cette lapine, que Souvarine a baptisée du nom de Pologne, s’est mise à l’adorer, venant flairer son pantalon, se dressant, le grattant de ses pattes, jusqu’à ce qu’il l’ait prise comme un enfant ; puis, tassée contre lui, les oreilles rabattues, elle ferme les yeux, tandis que, sans se lasser, il passe la main sur la soie grise de son poil. Surprise un jour par Jeanlin Maheu à la porte de l’estaminet, martyrisée par lui, elle n’a plus fait depuis que des lapins morts. Pour ne pas nourrir une bouche inutile, les Rasseneur l’accommodent aux pommes de terre.
(Germinal)