FICHE PERSONNAGE
« 70 ans. Très vieille famille bretonne – Sous Louis-Philippe, en 32, se compromet dans le soulèvement de la Vendée et est condamné à mort par contumace. Nommé député en 42, par le département du Finistère, fait en 43 le pèlerinage de Belgrave Square, est flétri, et donne sa démission. Républicain, puis sénateur sous l’empire. – Un gentilhomme sec, souriant, une vague ressemblance avec Voltaire, qu’il adore. Très relâché de mœurs, très dissolu, et défendant la religion et la famille. Représentant les royalistes au Sénat, où ils étaient plus nombreux que les bonapartistes purs. Plus zélé que l’empereur pour le statu quo. – A rencontré jadis la comtesse Balbi, a une grande admiration pour Clorinde qui n’est pas de lui, rêve de l’avoir pour maîtresse, mais n’y arrive pas, ou peut-être que si (à voir). – Il doit me donner le Sénat. Il aide Clorinde à renverser Rougon. Si Rougon a touché à un évêque, la chose peut venir devant le sénat. Une séance. Il faut que De Marcy soit le grand obstacle, l’ennemi de Rougon pendant tout le livre, celui qui le chasse du pouvoir et l’empêche de remonter. »
Documents préparatoires de Son Excellence Eugène Rougon, NAF 10292, f°164.
BIOGRAPHIE
Sénateur de l’Empire. Grand vieillard de soixante-dix ans, sec, osseux, ressemblant à Voltaire. Député légitimiste sous Louis-Philippe, il a montré une soudaine tendresse pour la République après Février et, mis au Sénat par l’Empereur, il est devenu bonapartiste. Mais son passé de gentilhomme l’oblige à défendre la religion et la famille, tout en restant sceptique jusqu’aux moelles, très dissolu, très inventif, raffinant les jouissances. Il a été pendant trente ans l’amant de la comtesse Balbi ; tant que Clorinde a été petite, il a laissé dire qu’elle était sa fille ; mais, quand elle est devenue femme, grasse et désirable, il se laisse seulement appeler parrain et la couve de ses yeux restés vifs. Elle se sert de lui pour surexciter le Sénat contre Rougon.
(Son Excellence Eugène Rougon)