GÉNÉALOGIE
– Idiote.
(Arbre généalogique des Rougon-Macquart – 1869 n°1)
– Pauvre enfant à demi idiote.
(Arbre généalogique des Rougon-Macquart – 1869 n°2)
– Élection de la mère. Ressemblance physique de la mère. Hérédité d’une névrose se tournant en imbécillité.
(Arbre généalogique des Rougon-Macquart – 1878)
– Élection de la mère. Ressemblance physique de la mère. Hérédité d’une névrose se tournant en imbécillité.
(Arbre généalogique des Rougon-Macquart – 1893)
FICHE PERSONNAGE
« Belle fille idiote. Elle soigne la basse-cour du presbytère. Une belle brute calme. La matière qui ne s’éveille pas. Opposée à Blanche [Albine]. Elle rit d’un rire puissant et innocent au milieu du drame. C’est la terre. On peut la mêler au drame, en la faisant céder à un homme. On peut aussi mettre en face d’elle le frère Archangias (je veux cependant conserver à celui-là sa raideur catholique).
Documents préparatoires de La Faute de l’abbé Mouret, NAF 10294, f° 10.
« Sœur de Serge, 28 ans. Toujours a demi innocente, bien portante et gaie, au milieu de ses bêtes. Je n’ai pas envie de la marier. C’est une innocente, le mariage a quelque chose de blessant. Elle n’a pas pu trouver de mari, bien que son frère ait cherché. Puis, elle ne se plaint pas, se porte bien, est gaie. »
Documents préparatoires du Docteur Pascal, NAF 10290, f° 131.
BIOGRAPHIE
Troisième enfant de François Mouret et de Marthe Rougon. Sœur d’Octave. et de Serge. Née en 1844 à Plassans.
(La Fortune des Rougon)
À quatorze ans, forte pour son âge, elle a un rire de petite fille de cinq ans. C’est une innocente qui n’aime que les bêtes et ne se porte bien que chez sa nourrice, où elle vit dans la basse-cour. Marthe qui, avant son détraquement religieux, aimait tendrement cette petite, la néglige de plus en plus et finit par la prendre en grippe, au point qu’un matin, Mouret ramène l’enfant à Saint-Eutrope, chez sa nourrice.
(La Conquête de Plassans)
Orpheline en 1864, Désirée est recueillie par son frère Serge qui, après le séminaire, est devenu curé des Artaud. À vingt-deux ans, l’innocente est une forte fille, aux cheveux noirs noués puissamment derrière la nuque, à l’air enfant, aux pensées puériles, que la Teuse couche tous les soirs en lui racontant des histoires pour l’endormir. Passant ses journées parmi les bêtes dont elle est la fraternelle amie, son grand coq fauve Alexandre qui commande la basse-cour, sa chèvre, ses lapins, son cochon Mathieu, sa vache Lise, adorant les oiseaux, protégeant même les fourmis qui ont envahi l’église, elle vit heureuse, le cerveau vide, sans curiosité dépravée, goûtant dans le pullulement qui l’entoure toutes les joies de la fécondité, devenant une belle bête fraîche, blanche, au sang rose, à la peau fine. L’oncle Pascal, qui étudie les Rougon-Macquart et leurs instincts si difficiles à assouvir, dit que c’est Désirée qui a eu le plus de chance.
(La Faute de l’abbé Mouret)
Elle a suivi son frère à Saint-Eutrope, où il est devenu curé, et elle reste innocente et saine comme une jeune bête heureuse. (Le Docteur Pascal)