FICHE PERSONNAGE
« 45 ans. Grand, bien fait, très élégant. A été élevé par les femmes. Intelligence vive. Militaire, a poussé jusqu’au grade de colonel. Puis s’est tourné vers l’industrie. A eu une usine pour le sucre de betterave. Est venu ensuite faire des opérations financières à Paris. A servi le prince Louis lors du coup d’état. Sa liberté d’esprit, sa décision. Homme d’esprit toujours, même dans les duperies. Sa galerie. Ses vaudevilles. – Dans tous les tripotages, chemins de fer, canaux, mines étrangères et françaises, sociétés de crédit, entreprises commerciales.
Le bonapartiste ayant roulé partout et ayant été militaire. N’en faire ni un orléaniste ni un républicain, mais seulement un homme d’aventures, qui se trouve dans l’empire comme un poisson dans l’eau. »
Documents préparatoires de Son Excellence Eugène Rougon, NAF 10292, f° 157.
« Il faut que De Marcy soit le grand obstacle, l’ennemi de Rougon pendant tout le livre, celui qui le chasse du pouvoir et l’empêche de remonter. »
Documents préparatoires de Son Excellence Eugène Rougon, NAF 10292, f° f°162.
BIOGRAPHIE
Président du Corps législatif. À vingt-huit ans, il était colonel ; plus tard, on le trouve à la tête d’une grande usine ; puis, il s’est occupé successivement d’agriculture, de finance, de commerce ; enfin, il a fait des portraits et écrit des romans. Un mystère plane sur sa naissance ; on assure qu’il est né sur les marches d’un trône. De gros potins circulent sur lui : avant l’empire, il était entretenu par sa maîtresse, une baronne dont il a mangé les diamants en trois mois ; pas une affaire véreuse ne se traite sans lui sur la place de Paris. Sa tête pâle est fine et méchante, il a une haute mine d’aventurier élégant. Comme homme politique, il a de la poigne, une main de fer, hardie, résolue, très déliée pourtant, une fine main gantée qui étrangle et que l’empereur fait alterner avec le poing de Rougon, un poing velu qui assomme. Marié avec une princesse valaque, il renoue six mois après avec madame de Llorentz, une ancienne maîtresse qui possède une arme contre lui. Son antagoniste Rougon parvient à le remplacer au ministère de l’intérieur et il devient alors président de la Chambre, apportant le sang-froid le plus parfait à la direction des débats, tenant tête aux Cinq avec une autorité mordante.
(Son Excellence Eugène Rougon)