LOUHETTE

Vieux mercier de la rue Neuve-Saint-Augustin. Père de madame Théophile Vabre.
(Pot-Bouille)

LOUHETTE (MME)

Femme du mercier. Sang âcre, a toujours eu des boutons plein la figure.
(Pot-Bouille)

LOUHETTE (VALÉRIE)

Fiche personnage
«  25 ans. – Brune, pas jolie, teint plombé et traits accentués, avec de beaux yeux.
Fille de petits commerçants. Les Louhette sont merciers. Une hystérique par le milieu, mais non une nymphomane. A poussé dans une arrière-boutique sans air, une serre chaude, abêtissement de la race, bêtise du père et chlorose de la mère. Gamine, déjà une détraquée, à la crise de la puberté. – Convulsions, langueurs, des étourdissements qui se terminent par des saignements de nez. – Le mariage la rend tout de suite fantasque, le mal héréditaire éclate. Hystérie, perturbation nerveuse, qui pervertit surtout les sentiments et les passions. Fantasque, changement d’humeur. La désunion s’accentue, le mari ne consent pas à être la victime de sa femme.
Il faut que je modifie un peu le type pour le besoin de mon drame.
Pour Valérie, je garde le détraquement par la race ; seulement, il faut que j’ajoute l’idée d’adultère par impuissance du mari. Alors je pourrais la faire tomber sans grande ardeur, d’abord par détraquement, puis par habitude ; et elle ne donne, ou plutôt on ne donne l’impuissance de son mari que comme une excuse. – Au fond, elle ne satisfait pas un besoin impérieux, elle ne ressent pas. Elle a pu céder aussi la première fois à un bon mâle pour avoir un enfant, en songeant à l’héritage de Vabre, si son mari mourait (malade, pendant une maladie de celui-ci). 
Donc, mes trois adultères, tous les trois sans affolement charnel : Berthe par éducation surtout ; Valérie par tempérament hystérique, sans air, mal nourrie, race abâtardie ; Marie par bêtise, par éducation d’ignorance.
J’aurais donc les Louhette, merciers dont la boutique touche la maison. C’est en voyant Valérie sur le seuil de la boutique que Théophile finit par la demander en mariage ; elle avait l’air doux. Les parents lui ont donné soixante mille francs de dot qu’ils ont placé. – Madame Louhette couperosée, M. Louhette petit, chafouin ; tous les deux avachis, finis. Trouver une scène où je les montrerai comme les ascendants expliquant tout, et où je ferai voir dans quelle humidité elle a grandi. – Le médecin Juillerat doit jouer un rôle dans ces familles, et en connaît les secrets, les maladies, etc. »
Documents préparatoires de Pot-Bouille, NAF 10321, f° 266-268.

Biographie
Femme de Théophile Vabre. Mère du petit Camille. Une névrosée qui a grandi dans la boutique paternelle où, dès quatorze ans, elle étouffait déjà. Ses premières attaques d’hystérie datent de cette époque ; on la soignait pour des étourdissements qui se terminaient par des saignements de nez. Avant le mariage, Théophile l’a vue tous les soirs, pendant trois mois, très gentille, obéissante, le caractère triste mais charmant ; elle était délicate, on disait en plaisantant que le mariage la remettrait. Mais elle est devenue fantasque, changeant d’humeur vingt fois en un jour et les crises se sont multipliées. Méprisant son mari, dont l’impuissance l’a poussée à chercher une grossesse au dehors pour conserver ses droits d’héritage, Valérie a maintenant des rendez-vous dans un garni louche du passage Saint-Roch ; elle s’y rend d’ailleurs sans plaisir, n’obéissant qu’au besoin de soulager son éternelle névrose, vivant au fond dans le mépris et la lassitude de l’homme. C’est une jeune femme mince et élégante, aux yeux ardents ; elle a une face crispée et un teint de plomb. Elle n’éprouve même pas de remords, tant sa famille la touche peu et tant l’amour l’ennuie.
(Pot-Bouille)

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