GÉNÉALOGIE

Né en 1860, hydrocéphale, meurt en 1869. [Élection du père. Ressemblance physique du père].

(Arbre généalogique des Rougon-Macquart – 1893)

BIOGRAPHIE

Fils de Claude Lantier et de Christine Hallegrain. Filleul de Pierre Sandoz. A été conçu le jour tragique où Christine s’est livrée à Claude, dans les larmes, sous le crépuscule navré qui noyait l’atelier de l’artiste ; ce sera l’enfant de la souffrance et de la pitié. Il naît à Bennecourt, il s’élève un peu à l’aventure, dans l’indifférence de ses parents, la mère restée amante, le père tout à sa peinture ; on le met nu comme un petit saint Jean devant le chevalet paternel, et Claude s’exaspère contre ce polisson qui ne veut pas garder l’immobilité de la pose,. Il vit à la campagne jusqu’à deux ans et demi et s’y trouve admirablement ; à Paris, il est sacrifié, n’ayant à table que les seconds morceaux, la meilleure place près du poêle n’étant pas pour sa petite chaise, sans cesse relégué, supprimé, invité à se taire parce qu’il fatigue son père, à ne pas remuer parce que son père travaille. Il ne pousse plus que chétif, sérieux comme un petit homme ; à cinq ans, sa tête grossit démesurément et, à mesure que le crâne augmente, l’intelligence diminue. Très doux, craintif, l’enfant s’absorbe pendant des heures, sans savoir répondre, l’esprit en fuite. Sa tête seule continue de grossir, on ne peut l’envoyer plus de huit jours de suite à l’école, d’où il revient hébété, malade d’avoir voulu apprendre. Enfin, débilité de mauvaise nourriture, le pauvre être meurt et sa mère, s’éveillant d’un lourd sommeil qui l’a engourdie près de lui, le retrouve sur le dos, déjà d’un froid de glace avec sa tête trop grosse d’enfant du génie, exagérée jusqu’à l’enflure des crétins.

(L’Œuvre)

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