LE VENTRE DE PARIS

Fiche Personnage
« Pour les porteurs, le maq. de la Sarriette aura été porteur. Un joli jeune homme, comme ceux dont m’a parlé Guérillon, qui vont dans une salle de café, à eux, et qui lisent Le Figaro, très réactionnaires, le boulevard des Italiens de la Halle. Il a la blouse grise, la casquette de velours, molle, sur le derrière de la tête, fume la cigarettes, a des pantoufles. Il cause encore avec les porteurs, le montrer souriant au milieu des porteurs sales, les vieux les jeunes voyous, enfin toutes les variétés. »
Documents préparatoires du Ventre de Paris, Ms NAF 10338, f° 109

Biographie
Porteur aux Halles, né à Ménilmontant. Devenu l’amant de la Sarriette et vivant avec elle rue Vauvilliers, au troisième étage d’une grande maison, il se soigne les mains, ne porte plus que des blouses propres et une casquette de velours ; pendant que la Sarriette travaille, il fait la grasse matinée et finit bientôt par tourner au souteneur, avec, à la naissance des favoris, deux mèches collées contre les joues en accroche-cœur. Il règne sur une bande de porteurs, de messieurs à blouse blanche, auxquels il donne le ton. Jules aime l’Empire et voudrait flanquer dans la Seine tous ceux qui en disent du mal. Son idéal est Morny, comme il le nomme tout court. Dans le dossier de police de Florent, on trouve une dénonciation écrite sur papier glacé orné d’une pensée jaune et couvert du griffonnage de la Sarriette et de monsieur Jules.

GERMINAL

Fiche personnage
« 25 ans, le petit soldat. Un breton de Plogoff. Les cheveux coupés, figure douce et contemplative. Parle français avec un accent trainard. A laissé là-bas une mère et une sœur, pas de bonne amie. Et une vision de Plogoff et de la pointe du Raz, quand il est sur le terril. Ce qu’il raconte, etc. »
Documents préparatoires de Germinal, NAF 10308, f° 92.

Biographie
Un des soldats envoyés à Montsou pendant la grève. Étienne Lantier tente en vain d’endoctriner ce jeune fantassin qui a encore, dans sa capote, l’embarras d’une recrue. Petit, très blond, avec une douce figure pâle, criblée de taches de rousseur, Jules est de Plogoff, en Bretagne, il n’en sait pas davantage. Il a sa mère et sa sœur qui l’attendent. Quand il est parti, elles l’ont accompagné jusqu’à Pont-1’Abbé, on avait pris le cheval aux Lepalmec, il a failli se casser les jambes en bas de la descente d’Audierne. Le cousin Charles les attendait avec des saucisses, mais les femmes pleuraient trop, ça leur restait dans la gorge. La lande déserte de Plogoff, cette sauvage pointe du Raz battue des tempêtes, lui apparaît dans un éblouissement de soleil, à la saison rose des bruyères. S’il n’a pas de punition, on lui donnera peut-être une permission d’un mois dans deux ans. Il est assassiné par Jeanlin Maheu, une nuit de faction ; Jeanlin et Étienne Lantier transportent son corps dans une galerie de mine, sous une roche ébouleuse qui l’écrase.

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