FICHE PERSONNAGE

« 45 ans. Médecin de quartier, logeant à côté. Spécialité d’accouchement, maladie de femme. Il soigne surtout Mme Campardon et les Josserand. Ce qui lui permet de porter des jugements sur tous. Il a pourtant soigné également Valérie, à sa crise de puberté. Il connaît donc les 3 adultères : Berthe, Marie, Valérie. Un jour Pichon va le chercher pour sa femme. – Enfin, c’est lui qui est appelé lorsque le vieux Vabre est foudroyé, bien qu’il ne soit pas le médecin de la famille, et qu’on l’y traite d’âne. Amener là une sommité de la science médicale ; les deux médecins ensemble.

Portrait. Grand. Figure longue et douce, coupée de grands plis. – Œil vague. Favoris et cheveux grisonnants, frisés. Toujours en noir. – Plaît aux femmes, qu’il appelle « mon enfant »

Un endormeur. – Pas très fort. A fini par être un praticien assez habile, à force de pratiquer dans son quartier. Sourit quand on lui parle des grands médecins : « Ils n’en font pas plus que nous. » Semble avoir glissé à un grand scepticisme en médecine, sans l’avouer jamais. Connaît surtout très bien les dessous de son métier et est arrivée ainsi à une philosophie assez nette. Comprend bien la question de la femme, l’adultère, etc. ; tout en disant : « Je ne suis pas fort. » Lui prêter deux ou trois âneries : tuer des gens, etc. Et lui faire dire des monstruosités en littérature, en politique et en religion. »

Documents préparatoires de Pot-Bouille, NAF 10321, f° 279-280.

BIOGRAPHIE

Vieux médecin de quartier, homme médiocre, mais devenu à la longue bon praticien. Est maigre et nerveux. S’occupe spécialement des maladies de femmes, ce qui le fait, le soir, rechercher des maris en quête d’une consultation gratuite, dans un coin de salon. Lié aux Vabre, aux Duveyrier, aux Josserand, il a accouché toutes ces dames et soigné toutes ces demoiselles. L’expérience lui a fourni des vues très justes sur les dessous bourgeois et il en parle quelquefois, mêlant à ses observations des tendances humanitaires et républicaines que sa clientèle tolère, parce qu’il s’est fait très heureusement une réputation d’originalité.

(Pot-Bouille)

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