Rentier à Plassans, ancien marchand d’amandes, membre le plus influent du conseil municipal. Court et chauve, yeux ronds, air à la fois satisfait et ahuri, bouche en bec-de-lièvre, fendue à cinq ou six centimètres du nez. Parle peu, ne pouvant pas trouver ses mots. Surexcité contre les républicains qu’il considère tous comme des pillards, il fait partie du groupe réactionnaire qui se réunit chez Eugène Rougon. Au coup d’État, affolé par les troubles, il se terre dans sa maison place des Récollets, puis, entraîné par les autres bourgeois, il occupe la mairie avec eux, entre comme secrétaire dans la commission municipale, pousse l’héroïsme jusqu’à sonner lui-même le tocsin à l’aide d’un marteau, le battant de cloche ayant été enlevé et, pour ce haut fait dont M. le préfet le félicite, il espère obtenir la croix de la Légion d’honneur.
(La Fortune des Rougon)