FICHE PERSONNAGE
« 35 ans. – Celle-là était la plus forte, la plus belle lorsque Campardon les a connues. Mais, comme elle n’avait pas un sou, il s’est décidé pour Rose, l’avorton qui avait une dot. – Depuis, Gasparine est venue à Paris et s’est séchée. C’est une femme très brune, assez anguleuse, volontaire, ardente, avec des yeux noirs, pas belle mais troublante. – Pas de teint. – Les yeux grands, la mâchoire osseuse, les cheveux noirs, durs, gros et plats. – Elle mène les bonnes, le ménage, Eugénie, avec une carrure de femme mariée. Très bonne pour sa cousine, qu’elle soigne très bien. Dévouée même, au comble de ses vœux. Dévote. »
Documents préparatoires de Pot-Bouille, NAF 10321, f° 251.
BIOGRAPHIE
Cousine de Rose Domergue. Elles ont vécu leur première jeunesse à Plassans. Gasparine était une belle fille pauvre, grande et désirable avec ses beaux yeux. L’architecte Campardon l’a aimée, puis abandonnée pour épouser Rose, dont la dot le tentait, et Gasparine s’est réfugiée à Paris auprès d’une tante couturière. Plus tard, on la retrouve première demoiselle au comptoir de lingerie chez les Hédouin, où elle gênera pendant quelque temps Octave Mouret. Séchée peu à peu, elle est devenue maigre, anguleuse, avec la mâchoire saillante et les yeux durs, n’ayant gardé que ses grands yeux superbes, dans son visage devenu terreux. Elle a un front jaloux, la bouche ardente et volontaire. Campardon est son amant ; Rose, devenue impotente à la suite de couches, a elle-même régularisé le partage. Grâce à cette tranquille complaisance et au large égoïsme de Campardon, Gasparine s’est installée dans la maison, en parente pauvre qui s’incline devant les toilettes et les grâces de la cousine riche, mais elle a pris une autorité de plus en plus large, domptant les bonnes, s’occupant de tout, assurant son bonheur matériel avec celui des autres. Les amis l’appellent tranquillement l’autre madame Campardon.
(Pot-Bouille)