FICHE PERSONNAGE
« Né à Paris, 30 ans. Le chroniqueur élégant d’un journal. Son père a été fermier d’annonces et a fait une grande fortune. Mais il tient son fils assez serré.
Celui-ci a une allure de gentilhomme, pose pour le talon rouge, très bonapartiste, et se crée des ressources avec des chroniques sur la haute vie dans un journal très lu. Le père d’ailleurs a déjà payé ses dettes deux fois. Il est cousin par les femmes avec Hector de la Faloise.
C’est l’homme aux toquades. Il fait volontiers des pointes dans le vice d’en bas. Il a voulu lancer Satin : « Mon petit, tu sais, ça m’embête. » Fauchery l’aura connue au Quartier latin. Fauchery peut avoir hérité lorsqu’il a la comtesse, et celle-ci le ruinerait.
Un garçon brun, figure qui plaît aux femmes. Petit nez pointu, légères moustaches. Un Miranda. [journaliste du Gaulois] »
Documents préparatoires de Nana, NAF 10313, f° 174.
BIOGRAPHIE
Journaliste et auteur dramatique. Publie des chroniques dans le Figaro. A écrit une pièce pour les Variétés, la Petite Duchesse. Habite rue Taitbout, au coin de la rue de Provence. Il est grand, avec des moustaches noires. Au dire de Lucy Stewart, c’est un monsieur malpropre, qui se colle aux femmes pour faire sa position. Fauchery couche avec des actrices qu’il paye en publicité. Encouragé par de vagues confidences reçues d’un familier de Sabine Muffat de Beuville, il rêve de devenir l’amant de la comtesse et y réussit quand le ménage Muffat se désagrège sous l’action de Nana. Par contrecoup, n’osant tenir tête au comte, il se laisse imposer l’actrice, pour le rôle principal de la Petite Duchesse, qu’elle a la folle prétention de jouer.
La liaison de Fauchery avec Rose Mignon, traversée par les amours du journaliste avec Sabine et une coûteuse foucade pour Nana, finit par prendre le caractère d’un ménage régulier, en tiers avec le mari légitime. Au début, Fauchery déplaisait fort à Mignon, tous deux s’étaient battus dans les coulisses des Variétés, se traitant mutuellement de maquereaux. Ils ont fini par s’entendre. Rose use de Fauchery comme d’un mari véritable, Mignon reste simplement le majordome de madame. Le journaliste se montre raisonnable, sans jalousie ridicule, aussi coulant que Mignon lui-même sur les occasions trouvées par Rose.
(Nana)