FICHE PERSONNAGE

« Fils d’un huissier à 20 kil. de Niort. Son père devenu riche tout d’un coup ; un trésor dans un vieux lot de meubles, qu’il avait fait vendre ; la vérité est qu’il prêtait à la petite semaine. – […] Petit, mince, la mine chafouine, le rire inquiétant, montrant des dents blanches et mal rangées. J’en ferai non pas un homme à femmes, un préfet voluptueux, mais un autoritaire, une poigne de fer. Il a l’air d’un enfant malade et il tordrait une barre de fer. Pas de femme. Il reste garçon. »

Documents préparatoires de Son Excellence Eugène Rougon, NAF 10292, f° 148.

BIOGRAPHIE

Petit homme mince, la mine chafouine, avec des dents très blanches mal rangées. Appartient à ta bande du ministre Rougon, qu’il a connu autrefois à l’hôtel Vaneau, chez madame Correur, sa compatriote. Du Poizat faisait alors son droit à Paris, où son père lui servait une maigre pension de cent francs par mois. Ce garçon rageur et cynique a été utilisé aux premiers temps de la propagande bonapartiste ; il a emporté de haute lutte l’élection de Rougon à Niort et, après le coup d’État, a reçu sa récompense en devenant sous-préfet de Bressuire, presque chez lui, à quelques lieues de son père dont l’avarice l’a toujours fait souffrir. Quand Rougon tombe en disgrâce. Du Poizat est forcé de donner sa démission et il recommence à crever de faim comme en 1848. Écœuré de sa mésaventure, il agite ses poings chétifs d’enfant malade, traite les gens des Tuileries de cochons et travaille la presse, le monde, la Bourse, pour ramener Rougon au pouvoir, il est le plus acharné de la bande. Au jour du succès, Du Poizat devient préfet des Deux-Sèvres, il rêve plus que jamais de venger son enfance, mais, toujours rageur et toujours cynique, il pousse trop loin l’arbitraire, terrorisant Niort, imposant les basses tyrannies de Gilquin, arrêtant les gens à tort et à travers, allant jusqu’à provoquer la mort du père Du Poizat dans des conditions inexpliquées. Quand ses lourdes fautes ont précipité la nouvelle chute de son protecteur, il s’empresse d’entrer dans le jeu de Clorinde et obtient d’être seulement déplacé.

(Son Excellence Eugène Rougon)

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