FICHE PERSONNAGE

« Né en 1842, 12 ans en 59 [sic], 22 en 70. Le fils Burneron, figure longue et jolie, petites moustaches plus tard. Yeux bleus, et cheveux blonds, qu’il tient de son père. Mince, élancé, jolie taille. – Coquet de bonne heure, se peigne, se rase, se lave. Des casquettes achetées aux foires (la casquette et la cravate sont du luxe). Des blouses aussi. Mais presque tout de suite du veston, du Godcham achetés tout faits au bourg. Fume des cigarettes, aspire à la ville. La mère, flattée, se laisse attendrir, tandis que le père se fâcherait, voulant mettre son fils à la terre : c’est ce qui fait que Nénesse, ayant sourdement sa mère pour lui, finit par l’emporter. Une certaine éducation à l’école, lire, écrire, à peu près l’orthographe, compter. Encore à l’école quand le roman commence, des farces avec Delphin [Bécu], paresse, ivrognerie, débauche précoce. – Et la mère et le père très vexés de ces incartades. Une histoire de femme, une infirmité qui l’empêche d’être soldat, et don on fait mystère. (La conscription, Delphin se coupant quelque chose pour n’être pas soldat). Nénesse est exempté. – Enfin, il quitte le travail de la terre, auquel il n’a jamais mordu, et va au chef-lieu où il va aider dans un marchand de vin qui tient un bal (ou autre chose). Lui joue du piston, dans la musique du gros village voisin. Et quand il revient du chef-lieu, en visite chez ses parents, son luxe de Godchan, l’étonnement, l’admiration et les suppositions malveillantes du village. »

Documents préparatoires de La Terre, NAF 10329, f° 29-31.

BIOGRAPHIE

Fils des Delhomme. À onze ans, blond, mince et fainéant, il a toujours un miroir au fond de sa poche. Jeune homme, tourmenté d’un besoin d’élégance citadine, fier de savoir jouer du piston, il se met comme un garçon de la ville, il se dandine d’un air louche de fille, avec son cou long, sa nuque rasée, ses yeux bleus, sa face molle et jolie. Nénesse a toujours eu l’horreur de la terre, il part pour Chartres où il va servir chez un restaurateur qui tient un bal public. Ses parents l’ayant assuré contre la conscription, il ne sera pas soldat ; il tire d’ailleurs un bon numéro, le 214, ce qui donne à sa mère le profond regret des mille francs versés à l’assurance. À vingt et un ans, c’est déjà un petit bourgeois. Habillé par un tailleur de la ville, il vient faire le faraud à Rognes et plaisante les complets de Lambourdieu, dont il était fier autrefois. Plein de la volonté de parvenir, il a imaginé de reprendre l’ancienne maison de tolérance de sa grande tante Badeuil, ce qui, dit-il, vaut mieux que de cultiver la terre et permet d’être un monsieur tout de suite. Il s’entend avec les Charles, épousera leur petite-fille, Elodie Vaucogne, et tiendra le 19 avec elle.

(La Terre)

Fermer le menu