FICHE PERSONNAGE

« 38 ans en 1853. A pu être docteur à vingt-cinq ans. – A succédé à son père à 28 ans (son père est mort), et se trouve ainsi jeune encore à la tête d’une belle clientèle, tout le Passy élégant, et dans Paris. Bon médecin d’un quartier riche. Très riche lui-même. La maison lui appartient. Il a un coupé pour ses visites et sa femme un coupé et une victoria pour ses promenades, trois chevaux dans l’écurie. Un train de maison, à peu près celui des C[harpentier]. Un jour de réception, des dîners, etc.

Comme portrait physique, un bel homme, figure rasée, œil fin, lèvres minces et spirituelles. Une figure un peu longue. Toujours très correct, en noir, n’est pas encore décoré.

Au moral, un honnête homme, pas un aigle, mais très parisien et frotté de tout. Beaucoup de caractère. D’ailleurs je ne l’analyserai pas minutieusement comme Hélène. Je le montrerai surtout agissant, en marquant seulement les étapes de sa passion, d’abord du désir, puis de l’estime et de l’admiration, enfin de la passion, en passant par tous les degrés. Un honnête homme, bon père et bon mari au fond, mais qu’une passion folle jette hors de toute prudence. Je le ferai bourgeois correct, sans élan de poète, sans fantaisie d’ancien carabin, pour montrer davantage les ravages que produit la passion. Il sera moyen. Pas esprit fort, incrédule pour lui et ne pratiquant guère, mais acceptant la religion comme une nécessité utile. En tout pratique, quoique d’un caractère fort digne et même beau. »

Documents préparatoire d’Une page d’amour, NAF 10318, f° 478-479.

BIOGRAPHIE

Docteur en médecine. Mari de Juliette Letellier. Père de Lucien. Trente-cinq ans, figure rasée un peu longue, œil fin, lèvres minces. Riche et déjà célèbre. Son père, que tout Passy vénérait, lui a laissé un million et demi et une clientèle superbe. Il est propriétaire de l’hôtel qu’il habite rue Vineuse et de la maison voisine, dont madame Grandjean est locataire ; l’abbé Jouve le cite comme un homme d’un caractère droit, d’un cœur charitable, très bon père et très bon mari, donnant les meilleurs exemples. Marié à une Parisienne évaporée, le docteur Deberle est séduit par la sculpturale beauté d’Hélène Grandjean. C’est une crise d’amour qui naît dès la première rencontre au chevet de Jeanne, s’accroît lors des visites charitables chez la mère Fétu et se développe dans le contact quotidien ; c’est un coup de désir irrésistible qui entraîne vers lui madame Grandjean et la lui livre enfin, consentante, dans la chambre même que Matignon avait préparée pour y abriter ses propres amours avec madame Deberle. La terrible crise de jalousie de la petite Jeanne, son agonie, sa mort, séparent à jamais les amants d’un jour. Deberle, resté bon mari, va oublier ce drame en Italie avec sa femme, qui lui donne bientôt un second enfant, une petite fille rose et grasse.

(Une Page d’Amour)

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