CONIN
Papetier au coin de la rue Feydeau. Fournit de carnets toute la Bourse, depuis qu’il est aidé par la petite madame Conin. C’est un gros homme qui ne sort jamais de son arrière-boutique, s’occupant de la fabrication.
(L’Argent)
CONIN (Mme)
Fiche personnage
« 25 ans. Un petit mouton frisé, blonde avec des yeux bleus, des cheveux en neige, soie pâle, rose et potelée, très câline, très gracieuse ; et toujours gaie, et toujours tendre.
Son mari tient une petite papeterie rue Feydeau, où peu à peu les boursiers sont allés se fournir de crayons et de carnets, à cause d’elle. Son mari, un gros brave garçon un peu épais qui ne sort jamais, tout à sa fabrique de carnets et de registres. Pas d’enfant.
Elle, très simple, très gentille. C’est elle qui fait les courses, va partout. Couche avec qui lui plaît seulement, et pas d’argent, jamais : n’en a pas besoin, qu’est-ce que dirait son mari. Même elle n’achète pas de bijoux. Quand quelqu’un lui plaît, un rendez-vous passage Verdeau, dans un hôtel tenu par une vieille amie à elle ; toujours après la Bourse, et jamais qu’une fois. Cela très discrètement, les hommes n’en causant même pas. Ils lui en restent très reconnaissants, très dévoués, et se servent chez elle. Elle ne cède pas seulement à la beauté, mais à toutes sortes de choses : a couché avec des beaux, des malheureux, des âgés très bons, etc. Et quand elle a dit non, c’est bien non, jamais ! Le cas de Saccard. – Je l’ai dit, n’accepte pas d’argent, dans ce monde où l’argent est roi. « J’aime mon mari, je ne veux pas le tuer. Qu’est-ce que j’en ferais de l’argent, puisque je ne puis pas le lui donner. » La boutique est pourtant de plus en plus achalandée. Mais ce n’est pas ce qui la décide. Son plaisir. »
Documents préparatoires de L’Argent, NAF 10268, f° 365-366.
Biographie
Femme du papetier. Elle sert au comptoir et fait les courses au dehors. Grasse, blonde, rose, un vrai petit mouton frisé, avec des cheveux de soie pâle, très gracieuse, très câline, et d’une continuelle gaieté. Elle aime bien son mari, dit-on, ce qui ne l’empêche pas, quand un boursier de la clientèle lui plaît, d’être tendre, mais pas pour de l’argent, uniquement pour le plaisir, et une seule fois, dans une maison amie du voisinage, passage des Panoramas. Les heureux qu’elle fait doivent se montrer discrets et reconnaissants, car elle reste adorée, fêtée, sans un vilain bruit autour d’elle. Saccard tente inutilement de l’avoir.
(L’Argent)