FICHE PERSONNAGE

« La jeune fille bourgeoise, dans l’âge ingrat, maigre, longue et laide. Bête par éducation ; on la soigne comme une plante de serre ; on lui expurge tout, on la surveille étroitement. Queue de vache, pâle. Et avec cela des instincts, le sexe qui perce, sous l’hypocrisie de l’éducation. – On songe déjà à la marier, c’est une préoccupation qui commence. Elle sera sans doute le type de l’éducation dans la famille bourgeoise. On l’oppose à Berthe [Josserand], élevée dans un pensionnat, et qui tourne mal. Angèle, à la fin, 16 ans, doit être surprise avec Gustave sans doute, ou faisant quelque chose de mal (résultat de l’éducation en famille). 

Voir à faire pervertir Angèle par la domestique de ses parents. On la trouverait dans ce cas à l’étage des bonnes, où je la montrerai une ou deux fois avant le dénouement. – Alors Berthe serait la perversion par le pensionnat, Marie par la vie cloîtrée de famille, et Angèle par la domesticité. – La bonne pourrait l’exciter avec Gustave, ou la pervertir comme lesbienne. À voir. »

Documents préparatoires de Pot-Bouille, NAF 10321, f° 252-253.

BIOGRAPHIE

Fille des Campardon. À quatorze ans, elle est longue et laide, avec des cheveux d’un blond fade. Pour qu’elle n’apprenne pas de vilaines choses dans les pensionnats, on l’élève à la maison, on écarte d’elle jusqu’aux souffles de la rue et, comme ses parents tiennent à en faire une femme d’intérieur, elle vit beaucoup avec les bonnes. C’est un produit de l’éducation dans la famille. Quand elle se sent regardée, elle marche les yeux à terre ; elle a un air énigmatique de fille bien élevée, instruite à ne rien dire et dont on ignore les pensées vraies. Pourtant, grâce à l’intimité de la femme de chambre Lisa, Angèle sait beaucoup de choses, elle satisfait aisément ses curiosités de fille maladive, troublée par la crise de la puberté.

(Pot-Bouille)

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