FICHE PERSONNAGE
« Évariste Bécu. 50 ans en 59, 61 en 70 ; né en 1809. A servi de 1830 à 1837 en Algérie. Les premières campagnes là-bas. Complètement illettré, n’est arrivé qu’au grade de caporal. – Un petit homme à l’air troupier, moustaches et barbiche, tête carrée, un cuir, grande bouche, petits yeux perçants, toujours l’air étranglé dans son col. Cheveux gris, ras. S’est marié au retour du service seulement avec Constance, à l’âge de 30 ans.
Un comique, très ivrogne, toujours saoul. L’ami de Jésus-Christ, contre lequel il est forcé de verbaliser. Méchant quand il a bu. Forcé d’être au mieux avec tout le monde. Ses rapports avec Hourdequin. A Jésus-Christ, car sa fille et son fils à lui, Delphin, qui va avec elle. Pour l’autorité, opinion conservatrice exagérée, en opposition avec les idées de J.-C. Mais un opinion extraordinaire à lui. Il a connu un fils de Louis-Philippe ou un autre personnage, et il en parle toujours. Trouver son comique. Toujours du côté du manche, de l’autorité. »
Documents préparatoires de La Terre, NAF 10329, f° 82-83.
BIOGRAPHIE
Garde-champêtre de Rognes. Le conseil municipal l’a logé dans la cure, à moitié détruite. Il est aussi sonneur de cloches. C’est un petit homme de cinquante ans, à tête carrée et tannée de vieux militaire, avec des moustaches et une barbiche grises, le cou raidi, comme étranglé continuellement par des cols trop étroits. Bécu a fait les campagnes d’Afrique, aux premiers temps de la conquête, et a rapporté du service des habitudes d’intempérance. Il a le vin mauvais, batailleur. Bonapartiste farouche, il adore l’empereur qu’il prétend connaître. Une fraternité d’ancien guerrier ivrogne, une tendresse secrète le porte vers le braconnier Jésus-Christ, mais il évite de le reconnaître quand il est en faction, sa plaque au bras, toujours sur le point de le prendre en flagrant délit, combattu entre son devoir et son cœur. À jeun, il tolère que Jésus-Christ culbute sa femme, mais la chose le blesse quand il est ivre. Bécu, qui rêve toujours d’exterminer les Bédouins, a le crève-cœur de voir son fils se mutiler une main pour échapper au service militaire.
(La Terre)