Dessinateur habitant la maison des Lorilleux, rue de la Goutte-d’Or. C’est un grand escogriffe criblé de dettes.

(L’Assommoir)

Tient un café boulevard des Batignolles, au coin de la rue Darcet. Là, se sont réunis régulièrement le dimanche soir, pendant plusieurs années, Claude Lantier, Pierre Sandoz, Dubuche, Mahoudeau et leurs amis, une bande de jeunes gens passionnés pour leur art et décidés à conquérir Paris. Au début, les peintres du quartier se montrent Claude en chuchotant, comme s’ils voyaient passer le chef redoutable d’une tribu de sauvages. Plus tard, la bande se noie dans le flot des nouveaux venus, ou est peu à peu submergé par la banalité montante des élèves du plein air ; et de jeunes peintres, que Claude ne connaît pas, viennent lui serrer la main. Puis le temps s’écoule, les réunions cessent, l’établissement change trois fois de propriétaire, Claude et Sandoz revenus, par hasard, au seuil de ce café, dont ils disaient autrefois, en riant, qu’il était le berceau d’une révolution, ne reconnaissent plus la salle, disposée autrement ; leur table d’autrefois, au fond, à gauche, n’est plus là ; de nouvelles couches de consommateurs se sont succédé, les unes recouvrant les autres, si bien que les anciennes ont disparu comme des peuples ensevelis.

(L’Œuvre)

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