L’ASSOMMOIR
Sœur de la grande Virginie. Petite brunisseuse demeurant rue des Poissonniers. Manque l’atelier deux jours sur trois. Devient la maîtresse d’Auguste Lantier et va habiter avec lui du côté de la Glacière.
LA JOIE DE VIVRE
Demoiselle de boutique chez le charcutier Quenu. Petite, fraîche, rouge. Après la mort de son patron, elle a fait apposer les scellés, prévenu le notaire et continué à tenir la boutique. C’est elle qui remet Pauline Quenu à madame Chanteau.
POT-BOUILLE
Biographie
« 22 ans. Bretonne de Guérande, elle est encore dévote, va à la messe.
Petite et forte, avec traits accentués. Cheveux filasses. A été amenée par des baigneurs, qui l’ont lâchée. Ne sait rien faire, cuisine atroce. – Sale, maladroite. – Les Josserand la gardent parce qu’ils n’ont jamais pu en garder une autre, et ils abusent de son ignorance et de sa saleté pour la mal nourrir. – Ce qu’on lui fait manger. – Les autres domestiques, Lise et Julie surtout l’endoctrinent, lui font conter ce qu’elle mange et la poussent à la révolte. – Une nouvelle venue gâtée par les autres. Tous les potins. Les autres la méprisant, les dédains bourgeois des uns aux autres se reproduisant à l’état des domestiques. Les malles fermées, les portes, peur d’être volé. La chambre de chacun, la tenue, etc. »
Documents préparatoires de Pot-Bouille, NAF 10321, f° 283.
Fiche personnageUne bonne de maison bourgeoise. Traits accentués de Bretonne, cheveux couleur de chanvre. À peine débarquée de son pays, elle est entrée chez les Josserand, des maîtres qui abusent de son ignorance et de sa saleté pour la mal nourrir. Adèle est le souffre-douleur des autres bonnes de la maison, la bête sale et gauche sur laquelle tout le monde tape. Ce sont des injures continuelles, à travers l’étroite cour de service, boyau noir dont la puanteur d’évier mal tenu est comme l’exhalaison même des ordures cachées des familles. Trublot, toujours empressé auprès des cuisinières et des femmes de chambre, devient l’amant de la pouilleuse Adèle qui, un peu plus tard, couchera aussi avec Duveyrier, n’osant faire une impolitesse au propriétaire. D’ailleurs, la fréquentation des hommes cause si peu de plaisir à cette fille, qu’elle reste sale exprès, afin de ne pas leur donner des idées. Peu à peu, les autres domestiques l’ont dégourdie ; elle vole des pruneaux et répond insolemment aux observations de madame Josserand, qui n’ose renvoyer cette bonne, si dure au travail. Devenue enceinte, Adèle, prise de terreur, a dissimulé sa grossesse avec des ruses de sauvage ; elle accouche clandestinement dans d’affreuses souffrances et, ne voulant pas tuer son enfant, va le déposer de bon matin dans le passage Choiseul, sans être aperçue.